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Revico : la voie de l'économie circulaire pour l'eau

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Dans un contexte de déficit de la ressource en eau dans le bassin Adour-Garonne, une approche d'économie circulaire de l'eau contribue à lutter localement contre les effets du changement climatique - en complément des mesures d'économie d'eau. Exemple avec le travail de l'entreprise Revico, spécialisée dans le traitement des vinasses issues de la production de Cognac.

Sur le bassin de la Charente, Revico est une entreprise unique en son genre. Fondée en 1969, la société n'a qu'un seul objectif : traiter les vinasses de la filière Cognac, soit 6 millions d'hectolitres par an de vins désalcoolisés, chargés en matières organiques, pour rendre à la Charente une eau dépolluée à presque 100 %. "Nous sommes à l'écoute des meilleures technologies disponibles pour être toujours plus performant en termes de dépollution", témoigne son dirigeant, Nicolas Pouillaude.

 

Idéalement situé au cœur du vignoble, Revico apporte une réponse pragmatique pour limiter les émissions de polluants des distilleries charentaises situées dans l’aire d’appellation AOC Cognac, en traitant 55 % des vinasses du territoire Charente et Charente-Maritime, qui compte 4 300 viticulteurs et quelque 80 000 hectares de vignobles. Le tout pour un investissement abordable : pour les exploitants, le coût du service à la bouteille est proche de celui d'une étiquette.

« Economiser l'eau : la voie de l'économie circulaire »

Une revalorisation des effluents en biogaz et en additif alimentaire

Plus qu'une unité de traitement des eaux, Revico a fait le choix de pousser jusqu'au bout l'approche d'économie circulaire : 

  • Les matières organiques contenues dans les vinasses sont dégradées en biogaz dans des unités de méthanisation"Ce biogaz sert à la fois à alimenter le site en chaleur, mais aussi, grâce à des moteurs de cogénération, à produire de l'électricité pour 2 400 foyers", signale Nicolas Pouillaude.

     

  • Revico récupère l'acide tartrique contenu dans les vinasses, pour produire chaque année environ 2 500 tonnes de tartrate de calcium, un additif utilisé dans l'industrie agroalimentaire.

Une définition selon le site écologie.gouv :

Economie circulaire

L’économie circulaire consiste à produire des biens et des services de manière durable en limitant la consommation et le gaspillage des ressources et la production des déchets. Il s’agit de passer d’une société du tout jetable à un modèle économique plus circulaire.

L’économie circulaire appelle à une consommation sobre et responsable, adaptée au changement climatique

La logique circulaire, une complémentarité bienvenue aux autres mesures de gestion de l'eau

Dans un contexte de pression sur la ressource en eau sur tout le bassin de la Charente, le travail de Revico restitue une eau dépolluée au fleuve, grâce à un traitement par boue activée puis par filtre végétalisé, avec un objectif de performance environnementale de 99 % d'élimination des matières organiques. Cette approche d'économie circulaire de l'eau a pour principale vertu d'apporter une réponse locale à la lutte contre les effets du réchauffement climatique, complémentaire aux mesures d'économies de la ressource.

De la logique circulaire à la Réutilisation des eaux usées traitées

Nicolas Pouillaude confie qu'il aimerait pousser la logique circulaire jusqu'au bout : quid, par exemple, d'une réutilisation des eaux traitées par Revico pour l'irrigation des vignes ? "C'est encore complexe à mettre en œuvre aujourd'hui", reconnaît-il. 

 

Car la Réutilisation des eaux usées traitées (REUT), en France, est strictement encadrée pour des raisons sanitaires et environnementales. Qui plus est, elle n'est pas pertinente partout et en tout temps : il faut tenir compte du contexte local, des besoins en eau, des débits des cours d'eau que les rejets des stations d'épuration viennent soutenir  en période d'étiage, des faisabilités techniques et des coûts de mises en œuvre d'une telle solution.

 

A ce jour, même si le recours aux eaux usées traitées reste marginal en France - on estime que seul 0,2 à 0,3% des eaux usées traitées sont réutilisées - ce levier tend à prendre plus d'ampleur. En témoigne le Plan eau, annoncé par le Gouvernement en mars dernier qui prévoit le développement de plus de 1000 nouveaux projets de réutilisation des eaux non-conventionnelles d’ici 2027 et une simplification du cadre réglementaire.