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L'océan commence dans les terres c'est le lien terre-mer

Publié le

Il n’y a pas de cloison entre l'eau terrestre et marine.
Tous les fleuves finissent à la mer : les enjeux du grand cycle de l'eau s'imposent !

Eaux terrestres et marines : zoom sur le grand cycle de l’eau

Un bassin versant est un espace drainé par un cours d’eau et ses affluents sur un ensemble de versants. Toutes les eaux dans ce territoire s’écoulent et convergent vers un même point de sortie appelé exutoire : confluent, cours d’eau, lac, mer, océan, etc…

Ainsi, toutes les actions sur les eaux du bassin versant pouvant influer sur la qualité de nos rivières, sont tout aussi importants pour la qualité de nos eaux littorales, l’activité économique et de loisir sur le littoral et la vie dans les milieux aquatiques et marins.

cycle eau - lien terre/mer

Le saviez-vous ?

La laisse de mer représente la frontière entre la terre et la mer

On parle de laisse de mer pour désigner les amas de végétaux, coquillages, bois flottés, déchets, déposés par les vagues sur le rivage. La laisse de mer marque une frontière mobile entre la terre et la mer. Très haute en période de vives-eaux, beaucoup plus basse en mortes-eaux.
Elle sert d'habitat à de tout petits invertébrés, araignées ou crustacés.
Elle sert de garde-manger à de nombreux oiseaux comme les gravelots ou les mouettes.

Pour les milieux marins et le littoral : la solidarité de bassin est nécessaire

Le grand cycle de l’eau rend compte des échanges continuels entre la terre et la mer.
Cette réalité est toutefois complexe à organiser en termes de gestion. Elle est mise en oeuvre en France à l'échelle des bassins-versants couverts par les agences de l'eau, jusqu'au littoral compris, en application de la Directive cadre sur l’eau (DCE).

La gestion globale de la ressource est le cadre de travail du personnel de l’agence de l’eau, quels que soient les domaines d'intervention ou les métiers. Tous considèrent au quotidien les liens hydrauliques et les effets d'une action sur d'autres secteurs à l'aval, voire à l'échelle de tout un bassin-versant jusqu'au littoral. Les eaux des 7 bassins d’Adour-Garonne rejoignent, à travers quatre principaux estuaires (Gironde, Adour, Charente et Seudre) et les fleuves côtiers, l’océan Atlantique exutoire commun. La frange littorale s’étire sur 630 km ! Cette vision globale s’est aussi affinée avec le temps et l’évaluation des politiques menées.

La politique générale de l’agence de l’eau contribue à l’objectif de réduction des pollutions de l’océan

Courant d'Huchet
Vue aérienne du Bassin d'Arcachon
Estuaire Seudre vue aérienne
Embouche Huchet
Iles de l'estuaire de la Gironde

7 bassins versants

3 principaux estuaires

630 km de frange littorale

Le littoral, espace convoité

Zone d’échanges entre écosystèmes doux et salés, le littoral est un milieu complexe, riche et fragile. Du sud de la Rochelle à Hendaye, il représente un territoire de plus de 19 000 km2 sur le bassin Adour-Garonne. Sa forte attractivité touristique fait passer sa population de plus de 1,8 million d’habitants à 3 millions l’été. Mais cet espace ne se limite pas à 630 kilomètres de frange côtière. Les estuaires, en particulier celui de la Gironde, le plus vaste d’Europe, de même que les marais et les nombreux lacs rétro-littoraux, y occupent une place prépondérante.

Espaces côtiers, estuaires et marais littoraux : les multiples visages du littoral

Le littoral ne saurait se limiter à la seule frange côtière. Les écosystèmes estuariens, les lacs rétro-littoraux et les marais font intégralement partie de cet espace complexe.

  • La frange côtière, entre tourisme et urbanisme

    Les espaces côtiers de la façade Adour-Garonne offrent des paysages variés : côte rocheuse du
    Pays Basque découpée par la forte houle, grandes plages sableuses des Landes et de la Gironde
    (sur plus de 230 km), zones protégées du bassin d’Arcachon et des Pertuis charentais.
    Leur fragilité varie en fonction de leur richesse biologique et de leur capacité à disperser les pollutions et du renouvellement de leurs eaux.

    Soumis aux contraintes de la réglementation comme à celles de la croissance démographique
    ou touristique, ces milieux doivent rester de bonne qualité pour satisfaire les exigences de la
    conchyliculture, pêche à pied, de la baignade ou du nautisme...

  • Les estuaires, zones de circulation et d’échanges

    Véritable interface entre eaux douces et eaux salées, les estuaires occupent une place fondamentale dans les systèmes littoraux.
    Ils reçoivent des fleuves une nourriture abondante, mais aussi de nombreuses pollutions.
    Zones primordiales de nourricerie pour beaucoup d’espèces marines dans leur phase juvénile, les
    estuaires sont aussi une porte d’entrée continentale pour les poissons migrateurs.
    Richesse biologique et position stratégique ont ainsi permis d’y développer des activités économiques (pêche, activités portuaires, production de granulats, conchyliculture…) dont les enjeux restent à concilier.

  • Les lacs rétro-littoraux

    Les lacs rétro-littoraux sont spécifiques de notre littoral, ils recouvrent des enjeux particuliers de comblement et d'eutrophisation notamment.

    Ces écosystèmes concentrent de nombreux enjeux socio-économiques et de biodiversité associés à de multiples services (eau potable, gestion des niveaux d’eau et stockage, ressources minérales, végétales et animales, archéologie, activités récréatives, tourisme, loisirs…). Soumis depuis les années 1970 à diverses pressions et de très nombreux aménagements, ces milieux deviennent particulièrement vulnérables.
     

  • Les marais, espaces aux multiples visages

    Qu’ils soient littoraux ou estuariens, doux ou salés, les marais présentent un grand intérêt aux plans écologique, économique et culturel. Milieux riches et productifs, ils abritent une grande diversité en termes d’habitats et d’espèces. Ils jouent un rôle majeur dans le cycle de vie de nombreux organismes marins (nourricerie, reproduction, zone de repos) et dans l’hydraulique (régulation des crues, stockage et épuration de l’eau).
    Comblés en l’absence d’entretien, leur gestion (portes à flots et réseau complexe de canaux) est essentielle pour maintenir leurs fonctions naturelles.
    Elle assure également une eau de qualité, indispensable à toutes les activités qui y sont développées (affinage en claires, pêche, aquaculture, production de sel,…).

La protection du littoral et de la mer : un enjeu de sensibilisation citoyen

Tous les fleuves mènent à la mer, c'est ainsi que les initiatives citoyennes se développent pour sensibiliser les citoyens à la protection contre les déchets notamment plastiques.

 

80% des déchets des océans proviennent des activités terrestres

663 espèces affectées par la pollution plastique en mer en France

1 mégot jusqu'à 500 litres d'eau souillée

« Il n’y a pas de vie sur Terre sans Océan, nous en venons tous… Seul un Océan vivant pourra continuer à nous offrir la source de vie et d’équilibre dont ont besoin 8 milliards d’humains. C’est le principal régulateur du climat et le fournisseur de millions de tonnes de ressources minérales et vivantes. Mais jusqu’à quand ? Quand allons-nous arrêter de détruire le littoral, souiller les eaux, surexploiter les ressources, de tout disséminer partout et d’agir de manière très délétère sur le climat ? »

Gilles Boeuf, biologiste et ancien Président du Muséum d'histoire naturelle

Des eaux en quantité et de qualité suffisantes pour les activités économiques

  • La conchyliculture : entre terre et mer

    La conchyliculture nécessite de l’eau douce en quantité et en qualité suffisantes toute l’année.
    Ses principales étapes (captage du naissain et élevage dans les eaux littorales) se pratiquent depuis plus de trois siècles. La culture sur filière se développe au large. Selon le type et le cycle de production l’élevage des coquillages est possible grâce aux apports d’eau douce des rivières notamment grâce aux nutriments qu'elle apporte.

  • Le tourisme : indispensable des cours d'eau jusqu'au littoral

    Spécifiquement sur le bassin Adour-Garonne, la qualité et la richesse du patrimoine naturel et paysager sont intimement liées à l’eau. Les activités sportives et de loisirs sont nombreuses à y être associées (aviron, baignade, canoë-kayak, canyoning, activités en eau vive – comme le rafting – et sous-marines, surf, planche-à-voile et autres activités « voile », spéléologie, kite-surf).
    L’eau, ici, sous toutes ses formes, est identitaire : rivières, canal du midi, gorges et autres
    richesses patrimoniales allant jusqu’aux fontaines… La liste est impossible à établir.
    Sa valorisation touristique contribue à l’attractivité de nos territoires.
    Concilier l’enjeu économique et l’enjeu écologique est profitable à tous sur le bassin, des rivières jusqu'au littoral qui concentre la plus grosse activité touristique en été.

Pour aller plus loin

Le Cadmium : une pollution emblématique de la rivière jusqu'à l'océan

Historiquement liée à l’histoire de la vallée du Lot, la problématique du cadmium touche l’ensemble du continuum fluvial Lot-Garonne-Gironde. L’étendue du territoire concerné, comme la complexité du sujet, ont nécessité plusieurs études que l’agence de l’eau Adour-Garonne a impulsé et piloté.

La mobilisation de tous les acteurs de l'amont à l'aval a été nécessaire et coordonnée par l'agence de l'eau pendant de nombreuses années pour développer de nouvelles dynamiques d'actions.

« Le cadmium dans le bassin Adour-Garonne »

Une nouvelle étude pour déterminer l'origine et les mécanismes de concentration du cadmium dans la Seudre

Le SMBS (syndicat mixte du bassin de la Seudre) a lancé une étude visant à identifier les sources possibles de Cadmium qui se retrouve à l’estuaire de la Seudre. Elle servira à améliorer les connaissances sur l’origine des pollutions au Cadmium et à vérifier si ces dernières sont d’origine anthropique ou naturelle (liées à la géologie notamment).

Étude conduite dans le cadre du SAGE.

Objectif : acquérir des connaissances sur les liens entre les activités terrestres et marines. Cette étude est notamment en lien avec les enjeux conchylicoles de l’estuaire de la Seudre (le Cadmium est un élément suivi pour le classement de la qualité des zones de production)

>> Montant de l’opération : 162 k€

>> Aide Agence : 48,6 k€

Le Schéma Directeur d'Aménagement et de Gestion des Eaux (SDAGE) souligne l'objectif de qualité des eaux, il s'articule avec le Document Stratégique de Façade Sud-Atlantique (DSF)

Ainsi dans le projet de SDAGE-PDM 2022-2027, de nombreuses dispositions sont associées très directement à des objectifs environnementaux de reconquête de qualité et de lutte contre les pollutions des masses d'eau littorales.