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Lin des Pyrénées : renaissance d'une filière

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Le lin n’était plus cultivé dans le Béarn (64), depuis le début du 20e siècle et le déclin de l’industrie textile. Grâce à l’action de la société « Lin des Pyrénées », cette culture aux multiples vertus est progressivement réimplantée. Soutenue par l’agence de l’eau dans le cadre de l’appel à projets filières à bas niveau d’impact, en 2021, la société œuvre à la renaissance d'une production agricole pleine d’atouts.

Une ambition : relancer la filière du lin dans les Pyrénées

« Dès 2009, l'un de nos associés avait commencé à réintroduire le lin oléagineux dans le Béarn. C'est ce projet qui a évolué au fil des rencontres et a abouti à la création de notre société autour de l’envie de sublimer cette plante. Nous partagions des valeurs humaines et l'envie de valoriser notre territoire où le lin avait déjà une histoire. » précise Christelle Bonnemason-Carrère, directrice associée de Lin des Pyrénées.

Une culture à bas niveau d’impact sur l'eau

Deux ans après sa création, l’association fédère un groupe de 25 agriculteurs. La culture du lin suppose des rotations d’au moins cinq ans ce qui permet la diversification des cultures sur les parcelles. Culture d’hiver ou de printemps, le lin oléagineux favorise un meilleur stockage de l’eau dans les sols. “Nous étions précurseurs an matière d’adaptation aux stress hydriques et de prévention des pollutions. De nombreux agriculteurs souhaitent aujourd’hui nous rejoindre.” 

Le lin est une culture dite à bas niveau d’impact car elle ne nécessite ni engrais, ni pesticides et qu’elle est peu gourmande en eau. Le projet participe ainsi au programme d’action territorial local qui vise à protéger les aires d’alimentation des captages en eau potable du Gave de Pau, des pollutions diffuses (fertilisants ou produits phytosanitaires).  “Au-delà des champs captants, notre souhait est de pouvoir faire en sorte que cette culture se généralise à une autre envergure et que ses impacts bénéfiques soient démultipliés sur notre territoire pyrénéen. ”poursuit Christelle Bonnemason-Carrère. 

Une filière d’excellence sur le plan économique, environnemental et social

Le lin cultivé fera l’objet d’une valorisation complète dans le cadre d’une approche zéro déchet. La filière alimentaire de transformation des graines en huiles, farines ou graines alimentaires vient d’être lancée. Les études se poursuivent pour l’exploitation des fibres qui devraient permettre la création de matériaux éco-conçus.

L’entreprise cherche à multiplier les sources de valeurs. La diversité des productions et le positionnement en culture d’excellence, made in France, agriculture responsable… contribuent à assurer aux agriculteurs engagés un revenu au moins équivalent à celui d’une culture plus conventionnelle comme le maïs. Les procédés de transformation utilisés sont exclusivement mécaniques pour répondre aux attentes de neutralité environnementale de la société, dans une optique zéro chimie. Et là encore, l'eau est préservée. « Nous n’utilisons pas d’eau, depuis les champs jusqu’aux produits finis », conclut sa représentante.

Appel à projets

Une action soutenue par l'Agence de l'eau

L’agence de l’eau a accompagné le développement de la filière Lin dans le cadre de l’appel à projets "Développement de filières à bas niveau d'impact" à hauteur de 215 000 euros. Cet appel à projets a permis de soutenir l'émergence de filières agricoles performantes sur les plans économique, social et environnemental, dans le bassin.