Liens de partage

Bassin Adour-Garonne

Séminaire sur les déséquilibres quantitatifs de l’eau en 2050 : premiers enseignements

#137

En septembre 2023, la Première ministre Élisabeth Borne, a missionné France Stratégie pour réaliser une étude prospective sur la demande en eau en 2050 en France hexagonale et en Corse. Lors d’un séminaire organisé le 21 janvier, l’organisme a dévoilé les premiers résultats, mettant en évidence une hausse des besoins en eau. Si l’évolution de la demande a été au cœur des discussions, il apparaît essentiel de la confronter aux perspectives sur la disponibilité de la ressource face aux pressions climatiques. Un travail encore en cours...

3 scénarios de progression de la demande

Dans son étude, France Stratégie a analysé l’évolution des prélèvements et des consommations d’eau en fonction de différents scénarios liés à la production énergétique, industrielle et agricole. Sans inflexion des politiques publiques, les consommations estivales pourraient plus que doubler entre 2020 et 2050 dans la moitié du territoire, exacerbant les tensions et conflits d’usage. 

Lors du séminaire, les premiers résultats ont été dévoilés selon trois scénarios :  

- un scénario tendanciel : qui en l’absence de toute action conduit à une aggravation marquée des déficits. 

- un scénario de poursuite des politiques publiques actuelles qui reste insuffisant pour faire face au déficit. 

- un scénario de rupture : impliquant des changements majeurs et une forte sobriété, qui se révèle être la seule option valable pour limiter les déséquilibres. 

Les échanges ont mis en lumière le rôle central de l’agriculture dans l’évolution des déficits et la nécessité d’une inflexion majeure des usages de l’eau. Le rapport final est attendu en mars. 

Un premier diagnostic, une 2e phase attendue

Deux tables rondes ont permis d’approfondir ces analyses : l’une sur l’évolution des usages de l’eau, l’autre sur les conflits d’usage territoriaux. À cette occasion, Élodie Galko, directrice de l’Agence de l’eau, a alerté sur les risques d’interprétation erronée des résultats, encore partiels, qui projettent une augmentation des consommations dans le grand Sud-Ouest. Elle a rappelé que ces projections ne prennent pas en compte les dernières études sur l’eau et le climat, notamment Explore 2, qui anticipe une baisse saisonnière de la disponibilité de l’eau avec par exemple une réduction de moitié du débit des rivières en été.

« Le préalable en matière d’adaptation, c’est un diagnostic fiable et partagé. Sans cela, nous allons droit vers un mur d’incompréhension. »

La 2eme phase de l’étude France stratégie prévue d’ici la fin du mois de juin et attendue par l’ensemble des acteurs, sera déterminante. En effet, elle permettra d’enrichir la première phase en confrontant les projections de consommation à celles de disponibilité de la ressource en 2050.