Interview Sylvie Jego, en amont du "Forum alliance nature et adaptation " des 10 et 11 juin

Tout d’abord cet événement veut faire écho aux travaux en cours sur les solutions fondées sur la nature. Au niveau national, l’OFB pilote le programme life intégré ARTISAN 2021-2028 qui s’intéresse aux solutions fondées sur la nature comme levier de résilience des territoires face au changement climatique. Au niveau du bassin Adour-Garonne, le président du Comité de bassin, Alain Rousset, a demandé à un groupe d’élus de documenter les services rendus par les SfN en réponse aux enjeux de l’eau et de faciliter leur déploiement à grande échelle. Ces travaux nationaux et locaux partagent deux objectifs essentiels : améliorer la connaissance et intensifier le recours aux solutions fondées sur la nature dans l’aménagement de nos territoires face aux pressions engendrées par le changement climatique. 
Après un 1er forum national généraliste organisé en mars 2022 par l’OFB à Lille, cette édition portera une attention particulière aux services rendus par les SfN dans la gestion de l’eau.

Les solutions fondées sur la nature sont des actions visant à protéger, gérer de manière durable et restaurer des écosystèmes naturels ou modifiés, pour relever directement les enjeux de société de manière efficace et adaptative, tout en assurant le bien-être humain et des avantages pour la biodiversité. 
En fait toutes les actions en milieu rural, urbain, agricole, forestier, littoral… qui portent par exemple sur la gestion des cours d’eau et leur zone d’expansion des crues, la restauration des zones humides, la désimperméabilisation des sols et leur végétalisation, le maintien des haies, des bosquets et des prairies dans les bassins versants, la préservation des systèmes dunaires sur le littoral… sont des solutions qui s’appuient sur la nature et  qui vont apporter toute une série de services.
Des services liés à la régulation des flux d’eau par exemple lorsqu’elles vont limiter les inondations et le ruissellement en favorisant l’infiltration de l’eau au niveau des sols, ou permettre de stocker temporairement de l’eau au niveau des zones humides qui alimentera les nappes en période estivale et automnale. 
Des services dits de support car ces milieux naturels sont des habitats pour les espèces animales comme végétales et participent au maintien de la biodiversité. 
Des services liés à la production, car la nature va permettre de produire du bois, du fourrage, d’épurer l’eau pour notre consommation… 
Enfin des services sociaux et culturels, car ces espaces naturels sont aussi des paysages et des lieux récréatifs, de fraîcheur qui participent au bien-être des populations. 
Ces solutions, parce qu’elles s’appuient sur les fonctionnalités des milieux naturels, sont vectrices d’une pluralité de bénéfices secondaires dits co-bénéfices. Leur coût de mise en œuvre se révèle souvent moins onéreux que celui de solutions d’ingénierie grise qui impliquent la création d’ouvrages ou d’équipements.

Les SfN sont des solutions à notre disposition, présentes dans notre environnement, que l’on vive en zone urbaine, en montagne, dans la plaine ou en littoral… Il faut prendre conscience de leur disponibilité à grande échelle et des précieux services qu’elles nous rendent ou pourraient nous rendre… Puis, à l’échelle d’un territoire, il sera nécessaire de les répertorier et en fonction des besoins et de leur état fonctionnel, de les préserver, les restaurer et les gérer durablement. Les différents moments de ces deux journées sont là pour montrer ce qui se fait déjà et partager ce qu’il est possible de faire. Comment ? et avec quels moyens techniques, financiers...?
L’objectif est qu’à l’issue de ces deux jours, chacun reparte avec un engagement, une action à réaliser dans son territoire pour collectivement massifier la prise en compte des SfN dans nos politiques d’aménagement.