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Gironde (33) - le Médoc, un territoire d’eau ultra-sensible !

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Presqu’île entre estuaire et océan, le Médoc offre un paysage étroitement lié à l’eau. Il abrite lacs, lagunes, zones humides et crastes, les fameux fossés ayant permis le drainage du territoire au XIXe siècle, au moment du déploiement de la culture du pin maritime.
Sur cet espace remarquable, le syndicat des lacs médocains (SIAEBVELG), animateur du SAGE éponyme, orchestre un programme d’actions de préservation de la ressource en eau avec pour ligne conductrice d’agir pour et avec la nature.

Des écosystèmes fragiles liés par l’eau

Les lacs médocains et zones humides sont des écosystèmes remarquables et constituent un atout majeur pour l’activité économique et touristique du territoire. Ils sont néanmoins très sensibles à l’enrichissement des eaux avec des risques de dégradation de qualité et de déclin de la biodiversité, accentués par les changements climatiques.  
En amont sur les têtes de bassin versant, on trouve de vastes zones agricoles et forestières. Comme l’explique Estelle JARDOT, Chargée de mission zones humides au SIAEBVELG, « ces zones d’interfaces sont stratégiques pour la préservation de la ressource en eau, qui doit être réfléchie globalement. Tous nos projets s’inscrivent dans une vision d’ensemble : de l’amont à l’aval, sur les volets tant qualitatifs que quantitatifs de l’eau et de la biodiversité dans le contexte de changements globaux. »

Des actions pour et avec la nature

Dans le cadre de l’appel à projets « restauration des zones humides de têtes de bassin versant » de l’Entente pour l’eau du bassin Adour-Garonne, le syndicat s’est engagé dans un programme d’actions visant à restaurer et à préserver ces secteurs stratégiques. Un projet expérimental est mené principalement sur la commune d’Hourtin, qui, en faisant appel aux solutions fondées sur la nature, doit permettre d'améliorer le fonctionnement global et de préserver la ressource en eau et la biodiversité. « Il s’agit pour nous d'une part bien comprendre comment tout cela fonctionne, d’expérimenter sur le terrain pour ensuite adopter les bonnes mesures de gestion et les généraliser à l’échelle du bassin versant. »

Tester, étudier pour généraliser

Cette démarche cherche à s’appuyer sur un solide volet scientifique qui permettra d’adapter les pratiques du syndicat gestionnaire GEMAPI et de contribuer à une meilleure connaissance de ces milieux clefs. Il s’agit de « tester, étudier pour généraliser ». Une approche qui a justifié l’inclusion du projet au sein du réseau de sites pilotes instrumentés créé par l’Agence sur les solutions d’adaptation fondées sur la nature

Un projet collectif et systémique

Pour atteindre un nouvel équilibre dans la gestion de l’eau, le projet rassemble l’ensemble des acteurs du territoire et des chercheurs. Chacun contribue à son niveau. 

Les agriculteurs se sont engagés dans une amélioration continue de leurs pratiques de culture et dans le développement de lagunages agricoles pour améliorer la qualité de l’eau. Sur la zone forestière, les actions en cours concernent le redéploiement du réseau de fossés en un réseau plus dense et moins profond permettant à l’eau une meilleure infiltration dans la nappe. L’eau, ainsi ralentie, bénéficie des rôles de filtres naturels des zones humides et milieux aquatiques, tout en contribuant à la production forestière et à la prévention des phénomènes hydrologiques extrêmes. Des actions de restauration et d’études sont également portées sur des lagunes forestières, mares typiques du secteur. Enfin en amont du Lac d’Hourtin-Carcans, le syndicat œuvre à la reconnexion des cours d’eau avec leurs méandres et les marais attenants, offrant ainsi une ultime filtration à l’eau venue de l’amont.


Autant d’actions qui contribuent et contribueront à une meilleure connaissance et une meilleure gestion de ces espaces naturels d’exception dans un contexte de changement climatique.