Edito n°121

Ce rendez-vous new-yorkais, s’il est d’abord un jalon dans la réalisation des objectifs de la décennie d’action sur l’eau et le développement durable (2018-2028), pourrait aboutir à la mise en place d’une gouvernance mondiale à la fois plus intégrée et plus ambitieuse.

Durant des décennies, la question de l’eau au niveau mondial n’a fait l’objet que d’approches sectorielles. Il était question d’eau et santé au sein de l’OMS, d’eau et d’agriculture au sein de la FAO, d’eau et d’environnement dans le cadre du Programme des Nations-Unies pour l’environnement (PNUE)…

En 2015, l’adoption de l’agenda 2030 et des 17 objectifs de développement durable (ODD) par la communauté internationale a permis l’émergence d’une vision intégrée des enjeux de l’eau au niveau mondial. 20 sous-objectifs consacrés à l’eau ont permis d’élargir les débats à l’ensemble des domaines. Maitrise des pollutions, adaptation au changement climatique, gouvernance, protection des milieux… l’eau est aujourd’hui abordée sous toutes ses facettes.

Malgré ces progrès, une personne sur quatre dans le monde ne dispose pas d’accès à l’eau potable. 4,2 milliards de personnes manquent encore de services d'assainissement gérés de manière sûre. En 2021, l’ONU appelait à quadrupler les efforts pour atteindre les objectifs 2030.

La conférence de l’ONU débutera le 22 mars prochain, jour de célébration de la journée mondiale de l’eau sur le thème « Accélérer le changement ». Même si elle ne débouchera pas sur une résolution, l’extrême fragilité de la situation de l’eau dans le monde impose effectivement une action plus rapide et ambitieuse.
Parmi les priorités qui sont défendues par la France, la nomination d’un envoyé spécial de l’ONU pour l’eau, portant l’enjeu du 6ème ODD, a rallié plus de 140 pays.

L’organisation régulière de réunions inter-gouvernementales sur l’eau douce et l’inclusion d’un volet dédié dans tous les sommets thématiques des Nations-Unies sont deux propositions françaises qui participent de la promotion d’une gestion intégrée de la ressource en eau au niveau mondial.

Enfin au regard de l’urgence de la situation, le projet français réaffirme la nécessité d’accélérer les actions visant les 20 cibles consacrées à l’eau dans les ODD.

Les agences de l’eau et les comités de bassin prendront part à cette mobilisation au sein de la coalition d’acteurs publics et privés français du monde de l’eau réunis au sein d’une équipe France, animée notamment par le Partenariat français pour l’eau, pour promouvoir cette vision globale de la gestion de l’eau au niveau mondial. Elles participeront à l’organisation de plusieurs événements durant la New York water week, sur la gestion intégrée de l’eau, la coopération transfrontalière, la gouvernance des eaux souterraines, autant d’occasions de valoriser les savoir-faire et acquis nationaux en matière de gestion de l’eau.

Valérie Bayche, Déléguée à la coopération internationale