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#110 - L'interview

n°110 - Octobre 2021

JEAN LAUNAY PRÉSIDENT DU COMITÉ NATIONAL DE L’EAU PRÉSIDENT DU PARTENARIAT FRANÇAIS POUR L’EAU MEMBRE DU CONSEIL D’ADMINISTRATION DE L’AEAG

Les premières réunions du Varenne agricole de l’eau et de l’adaptation au changement climatique ont débuté en juin 2021 et les conclusions seront présentées début 2022.

Jean LAUNAY répond à nos questions sur les travaux lancés en septembre 2021, dont la feuille de route s’intitule : « Partager une vision raisonnée des besoins et de l’accès aux ressources en eau mobilisables pour l’agriculture sur le long terme : réalisations, avancées et perspectives »

Lancé le 28 mai 2021, le Varenne agricole de l’eau et de l’adaptation au changement climatique vise à ce qu’une réflexion collective soit conduite pour identifier les réponses que l’agriculture doit apporter aux défis du changement climatique.

Le 1er septembre 2021 ont été lancés les travaux de la thématique 3 : « Partager une vision raisonnée des besoins et de l’accès aux ressources en eau mobilisables pour l’agriculture sur le long terme : réalisations, avancées et perspectives »

La clôture des travaux est prévue en janvier 2022. Un point des travaux à mi-parcours, a eu lieu le 20 octobre 2021, sur l’ensemble des thématiques.

Pouvez-vous nous présenter les objectifs des groupes de travail, réunis dans le cadre de cette thématique, et comment s’organisent les travaux ?

En 2018 et 2019, les Assises de l’eau ont permis d’engager une concertation large et inédite avec l’ensemble des acteurs de l’eau (collectivités territoriales, entreprises, organisations professionnelles agricoles, associations de protection de l’environnement, experts…) L’un des objectifs principaux de ces Assises était de proposer des mesures en termes d’économie d’eau et de partage de l’eau.

Alors que l’on a pointé la question du partage de l’eau et donc des conflits potentiels d’usages, il ne me semble pas anormal, dans un souci de continuité de l’action publique, que l’on s’intéresse à l’un des usages de l’eau, très important quantitativement, qui est l’usage agricole.

Les travaux, au sein de cette thématique 3, sont menés dans le cadre de trois groupes de travail, dont les axes sont les suivants :

1 – les projets de territoire pour la gestion de l’eau (PTGE)
2 – la mobilisation des ressources en eau
3 – quelles stratégies d’aménagements des territoires ?

Je co-préside les réunions avec Luc Servant, Vice-président de l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture. Les groupes de travail 1 et 2 se sont chacun réunis deux fois (une première réunion en septembre et une autre qui vient de se tenir, pour chacun de ces deux groupes, mi-octobre).

Concernant le 3ème groupe de travail, consacré aux stratégies d’aménagements des territoires, les réunions débuteront fin octobre, ce qui permettra naturellement de s’appuyer sur un état des lieux et sur les réflexions et débats issus des groupes 1 et 2.

Les travaux s’organisent au sein de groupes de travail restreints (environ 30 personnes par groupe) et les sujets sont débattus en séance plénière. Pour chaque groupe de travail, il y a un appel aux contributions écrites. Ce qui permet d’enrichir les débats et la réflexion collective.

Il est important que tous les acteurs qui le souhaitent puissent s’exprimer.

A cet égard, une prochaine séance du Comité national de l’eau sera dédiée au Varenne agricole de l’eau, ce sera le 2 décembre 2021 matin ; tous les membres, les associations de protection de la nature, y participeront.

Quelles sont les grandes orientations ? Est-ce que des pistes commencent à se dessiner ?

Il est trop tôt pour se prononcer puisque les travaux des groupes de travail 1 et 2 sont en cours et que le 3ème groupe de travail (Quelles stratégies d’aménagements des territoires ?) de notre thématique 3 ne s’est pas encore réuni.

Les territoires ont chacun leurs spécificités (tailles de bassins et de sous-bassins différentes, nature des sols, pratiques culturales, état des masses d’eau, réseaux hydrographiques, nappes profondes ou pas…) et tous ces critères nécessitent des solutions locales. Les analyses et réflexions issues du Varenne agricole de l’eau permettront de proposer un panel de solutions. Les territoires, dans leurs spécificités, doivent s’exprimer et les décisions doivent être partagées au plan local.

En tant que Président du Comité national de l’eau, quel point souhaitez-vous souligner ? 

Dans ces réflexions, qui portent essentiellement sur la gestion quantitative de l’eau, il me semble essentiel de garder à l’esprit la qualité de l’eau. La gestion qualitative de l’eau doit en effet rester centrale (la qualité des milieux aquatiques, la qualité de l’eau potable…)

Quelques mots peut-être, pour conclure, sur notre Bassin Adour-Garonne, que vous connaissez bien ?

Le bassin Adour Garonne est pourvoyeur de bons exemples, dont plusieurs pourraient inspirer des solutions dans d’autres territoires. Sur ces questions, il est important de pouvoir échanger sur les  connaissances et expériences et partager les bons exemples, c’est aussi l’un des objectifs de ce Varenne agricole de l’eau.