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#104 - L'édito

N°104 - Octobre 2020

“Répondre de façon plus efficace aux enjeux de demain – Le Comité de bassin Adour-Garonne approuve le cadre de la politique publique de l’eau”

MARTIN MALVY, PRÉSIDENT DU COMITÉ DE BASSIN ADOUR-GARONNE

Adopté par le Comité de bassin le 16 octobre 2020, le projet de SDAGE sera soumis dans les prochaines semaines à l’avis de l’autorité environnementale, puis il s’ensuivra une phase de consultation du public et des partenaires qui s’achèvera le 15 juin 2021 pour les partenaires et le 15 août 2021 pour le public. Ces documents seront enrichis et amendés à l’issue de cette consultation pour une adoption définitive au plus tard au mois de mars 2022.

C’est donc une mise à jour d’un SDAGE qui permet de répondre de façon plus efficace aux enjeux de demain, notamment au regard du changement climatique. Le SDAGE rend opérationnel des mesures que nous avions adoptées dans le Plan d’Adaptation au Changement Climatique. Dans le même temps, il met en avant les solutions préventives, comme par exemple la gestion des eaux pluviales, les solutions fondées sur la nature, les évolutions de comportement et de modes de production, pour n’en citer que quelques-unes. Le SDAGE n’oublie pas non plus un sujet de préoccupation que nous avons tous en consacrant plusieurs mesures sur les problématiques de santé.

De même, ce SDAGE en projet met l’accent sur la priorisation de la restauration de la continuité apaisée. Il est plus ambitieux que le précédent sur la lutte contre les pollutions diffuses et introduit de nouveaux outils comme les paiements pour services environnementaux. Il préconise le développement des filières nouvelles à bas niveau d’intrants, il met en avant les productions locales et les réseaux permettant de diffuser les bonnes pratiques agricoles au travers des réseaux de consommation, valorisant ainsi les efforts des agriculteurs. Enfin, il renforce les solutions fondées sur la nature et le sol.

Il prévoit 3,1 milliards d’euros d’investissements sur les 6 ans qui viennent, c’est-à-dire 516 millions par an.

Notre bassin se heurte toujours à un problème de moyens dont l’origine tient au fait qu’avec 10% de la population française, elle doit faire face à la gestion de 20% de son territoire dans un contexte difficile, avec une progression de la population estimée à 1 million d’habitants d’ici 2050, la présence d’un agriculteur français sur 3 dont beaucoup devront adapter leur schéma de production à la fois au réchauffement et aux restrictions des usages de l’eau.

C’est la raison pour laquelle j’ai saisi au cours des dernières semaines, monsieur Jean CASTEX, Premier ministre, ainsi de madame Barbara POMPILI, la ministre de la transition écologique, pour solliciter d’eux des moyens supplémentaires dans le cadre du plan de relance. Il serait illusoire de croire que notre bassin puisse atteindre les objectifs de bon état des eaux, de restauration de la biodiversité et d’adaptation au changement climatique fixés par l’Etat et l’Europe si on ne lui accorde pas les moyens de le faire.