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#102 - L'édito

n°102 - Juin 2020

Mobilisée pour l’eau hier, aujourd’hui, demain

ALINE COMEAU, DIRECTRICE GÉNÉRALE ADJOINTE DE L’AGENCE DE L’EAU ADOUR-GARONNE

 

La reprise des investissements pour l’eau après le confinement doit être immédiate et il nous faut tout faire pour l’impulser. C’est avec cette conviction qu’un plan de mesures incitatives pour l’eau vient d’être voté à l’unanimité par notre conseil d’administration. Je m’en félicite. C’est le premier en France, piloté par une agence de l’eau, et celui-ci pourra mobiliser jusqu’à 42 M€ supplémentaires d’ici octobre, dans le cadre des ressources disponibles dans notre 11e programme d’intervention.

 

© Hélène RESSAYRES / AEAG

Nos axes sont clairs : agir sur la résilience face au changement climatique et sur la sécurisation sanitaire.  L’eau a besoin de voir ces investissements se réaliser sans attendre pour soutenir le rythme et répondre aux attentes fortes de l’Agence sur la qualité des eaux et sa gestion durable. Ce plan se fait en pleine cohérence avec les objectifs du programme, les conclusions des Assises de l’eau et les objectifs de l’Entente pour l’eau du Grand Sud-Ouest.

Tous les candidats peuvent profiter de taux d’aides bonifiés et d’une simplification du dépôt de demande d’aide. Attention, l’opportunité sera limitée dans le temps, les premiers arrivés seront les premiers servis, et elle ne dure que quelques mois d’ici fin  octobre2020 ; mais chacun peut en profiter (collectivités, entreprises, agriculteurs,..).

Voilà 16 ans que je suis moi-même mobilisée pour l’eau en Adour-Garonne, en oeuvrant patiemment à sa gestion et son devenir. Depuis 2013 en tant que Directrice générale adjointe de l’Agence. J’ai eu l’occasion de préparer en coulisses, puis d’assister, au vote de 2 SDAGE, 2 programmes ou encore à l’adoption, si attendue, du Plan d’adaptation au changement climatique.
Cette progression constante sur les objectifs de qualité des eaux et certaines évolutions me rendent particulièrement fière de ce succès collectif. Le bassin Adour-Garonne a également su faire valoir son exception au plan national. L’eau a enfin gagné une place de choix dans l’agenda politique régional avec une prise de conscience de sa vulnérabilité face au changement climatique. C’est tant mieux.

Au sein des différentes instances, l’eau a aussi permis de nous réunir, en gagnant de la hauteur, malgré nos divergences. La thématique rend humble car les résultats ne s’enregistrent pas immédiatement, ils s’inscrivent toujours dans un temps long. C’est pourquoi le travail engagé sur la prospective est si important : au-delà de nos conflits quotidiens, il permet de mesurer l’ampleur des efforts à fournir collectivement et la nécessité de se fixer des défis communs. Dans ce cadre, adopter des solutions acceptables car co-construites s’est imposé à nous tous.

Dans les instances et au sein de l’Agence, j’ai eu l’incroyable chance de côtoyer des gens compétents et éminemment investis : ils font l’Agence, en sont l’identité et en dessinent le futur. Ils rendent cet établissement si exceptionnel.  

Au moment où je quitte mes fonctions pour prendre un nouveau poste de Directrice du Parc du Mercantour, où je vais continuer de servir l’environnement, je dois vous dire que je reste profondément attachée à la thématique de l’eau et à ce que j’ai appris ici.
S’il est probable que d’autres conflits m’attendent, relatifs à la préservation de la biodiversité, je continuerai à prôner la multiplicité des approches, l’écoute des parties prenantes et le rassemblement des savoirs faire. C’est la voie à privilégier pour dépasser les postures et s’engager pour l’avenir.